This article analyses several dimensions in the Brazilian electoral experience in the 19th century (1870-1889), based on evidence from the municipality of Campos dos Goytacazes, Rio de Janeiro State. The study focuses on three main questions: frequency of elections, voter registration rates, and the profile of qualified voters. According to data from the Rio de Janeiro State Archives and Campos dos Goytacazes Municipal Archives, ordinary citizens voted frequently during the period studied, sometimes more than once a year. Data from the ''Voter Qualification Lists'' in the municipality were used to calculate the voter registration rates (number of registered voters divided by the population) and establish a profile of voters in the region based on age, occupation, schooling, and income. The voter profile included a large share of both illiterate and low-income voters, which nonetheless did not mean a democratization of the exercise of political power in a slave-owning society marked by heavy social exclusion and poverty.
Dans cet article, on examine quelques dimensions de l'expérience électorale brésilienne au XIXe siècle (1870-1889) à partir de données concernant la municipalité de Campos dos Goytacazes (État de Rio de Janeiro). On y repère trois questions principales: la participation aux élections, les taux d'inclusion électorale et le profil de la population apte à voter. La présence aux urnes, vérifiée à partir de données prélevées dans les Archives Publiques de l'État de Rio de Janeiro et de la municipalité de Campos dos Goytacazes, révèle une réalité où le citoyen ordinaire votait souvent, parfois plus d'une fois par an. Dans les ''Listes de Qualification de Votants'' de cette municipalité, on a trouvé des informations permettant de calculer des indicateurs d'insertion électorale (votants par rapport à la population) et de tracer le profil des électeurs de la région par le moyen de données concernant l'âge, la profession, la scolarité et le revenu. Le profil de la population votant indique que le nombre de citoyens illéttrés y était important, de même que la participation relative de la population à faible revenu; cela ne signifie pourtant pas une démocratisation de l'exercice du pouvoir public, puisqu'il s'agissait d'une société esclavagiste, marquée par des niveaux certains d'exclusion sociale et de pauvreté.